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28 septembre 2005

Amours Chiennes

mexique2Film mexicain de Alejandro Gonzalez Inarritu (2000) Genre: Drame

amours_chiennesA Mexico, à la suite d'un accident de voiture, 3 vies entrent en collision et nous révèlent le côté le plus chien de la nature humaine : Octavio, un adolescent qui a décidé de fuir avec la femme de son frère, Daniel, 42 ans, qui a quitté sa famille pour un top modèle, et El Chivo, ex-guerillero devenu tueur qui va sauver le chien d'Octavio...
Un premier film absolument magnifique, sur lequel plane l’ombre d’un « Magnolia » de P.T Anderson.
Avec son scénario décomposé en trois petites histoires différentes, mais qui se relient au final, le film d’Inarritu devient extrêmement dense et prenant.
En fait, dès le départ, le ton est donné. L’accident d’Octavio, attrape le spectateur à la gorge, pour ne plus lâcher jusqu’au dénouement.
Dans la première partie donc, on voit Octavio, joué par un Gael Garcia Bernal au sommet de son talent, plongé dans un quotidien plutôt encré de pauvreté, que de bonheur absolu.
Il vit avec sa mère, son frère et sa belle sœur dans un petit appart’.
Si le frère travaille dans un supermarché le jour, pour gagner quelques pièces pour se nourrir et nourrir sa femme et son enfant, la nuit il se transforme en braqueur de banque, pour arrondir, si je puis dire, ses fins de mois.
Mais derrière ce travailleur, se cache un homme violent, qui se défoule sur sa femme en rentrant du boulot.
Le souci qui règne parmi tout ce beau monde, c’est qu’Octavio, le petit frère, est amoureux de sa belle sœur.
Le plus grave, c’est que celle-ci n’est pas insensible à son charme, et au contraire même, se tourne vers lui pour se confier.
Rapidement elle lui avoue qu’elle est à nouveau enceinte, mais qu’elle craint les représailles de son mari.
Octavio décide de faire combattre son chien, pour gagner de l’argent et partir loin de Mexico…
Dans cette histoire, l’amour est au centre de la motivation des personnages.
Le côté rédempteur des différents protagonistes n’intervient qu’à la conclusion du chapitre, on devine que tous, semblent perdus dans cet univers, sombre et sanglant comme les chiens qui se tuent au combat.
Psychologiquement c’est très dur, et la mise en scène, caméra à l’épaule renforce cet aspect malsain et délicat.
Dans la seconde histoire, Daniel, riche homme d’affaire, s’éprend d’une top model, et ensemble ils commencent une vie idyllique.
Le problème c’est que le top model, va subir un accident, car elle va se trouver sur le chemin d’Octavio, qui fuit au volant de son véhicule, une horde de malfrats, guns à la main.
Octavio va finir par s’encastrer dans un véhicule, celui D’Isabella, mannequin.
De cet accident, elle gardera des séquelles. Sa jambe gauche est en réanimation constante, jusqu’au jour ou Daniel rentre chez lui, et voit sa dulcinée allongée sur le sol.
A l’hôpital, l’amputation est obligatoire pour qu’elle reste en vie.
Débute alors, un chemin rédempteur improbable, sur lequel, le couple va tenter de se reconstruire. Une fois encore le chien à son rôle à jouer, car il est le fil conducteur de l’histoire. Le petit chien du couple s’est enfermé dans un trou sous le plancher, et y restera quelques jours, durant lesquels on assiste à l’auto destruction de ce couple…
Psychologiquement, cette histoire est très forte et très dure, car les larmes vous pendent à l’œil plus d’une fois.
Enfin, dans la dernière partie, El Chivo, ex-guerillo, est engagé par un industriel, afin de tuer son beau frère et patron, trop gênant.
El Chivo partage sa vie avec ses nombreux chiens, il erre sans but dans la rue, en tentant de suivre sa fille, qu’il a lâchement abandonnée lorsqu’elle était enfant.
Il se promène en ville lorsqu’un accident se produit, il se précipite vers la voiture d’Octavio, son pote est mort, mais lui, vit encore. El Chivo le sort de son véhicule, pendant que d’autres appellent les secours. Il sauve aussi le chien, qui se trouve sur la banquette arrière, souffrant depuis son précédent combat, qui a mal tourné.
Il soigne ce pauvre chien, mais celui-çi dressé au combat, s’occupera des chiens de son nouveau maître.
La scène est atroce, une dizaine de chiens, ensanglantés, jonchent à présent le sol de sa maison.
Il n’en sauvera aucun…
Le film se ponctue par un homme marchant avec un chien, vers l’horizon, comme pour laisser le passé derrière, et suivre le chemin de la rédemption.
L’accident a bouleversé le destin de trois personnages, dans un Mexico, plongé dans la pauvreté et le misérabilisme.
Au final, ce premier film est une véritable remise en question, un film fort, poignant, dont la noirceur saura vous faire réfléchir.
Un chef d’œuvre, maîtrisé de bout en bout, et surtout, qui reste gravé à tout jamais dans les esprits…

Note: 17/20

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Commentaires
B
Vive le cinéma mexicain!!! Et vive Alejandro!!!
C
"Amours chiennes", ou l'angoisse de la survie. Le metteur en scène a voulu la rendre commune à toutes les classes sociales. Une angoisse vécue aussi bien par une famille dans la pauvreté qui peine à se nourrir, que par un mannequin international qui n’existe que tant qu’elle sera belle. A ces différents destins humains, Alejandro Gonzales Inarritu lie une histoire de chien, toutous de salon ou dogues élevés pour le combat. Comme une métaphore, comme un symbole. Il écrit un film où l'amour est plus fort que la douleur. Parce que tous, hommes et chiens, nous sommes aussi ce que nous avons perdu.<br /> <br /> Alejandro Gonzales Inarritu signe ici un premier film de qualité, qui laisse augurer de ce que sera plus tard le superbe « 21 grammes » avec Sean Penn. Un metteur en scène à suivre.
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