Permanent Vacation

Film américain de Jim Jarmusch (1980) Genre: Comédie dramatique

Allie, un jeune vagabond de seize ans, erre dans les rues de New York pendant deux jours et demi où il fait la connaissance de plusieurs personnes comme lui, sans travail, sans toit et sans attache...
Sans moyens, sans appui, et sans réelle confiance en lui, Jarmusch affirmait dès son premier film un style énigmatique et novateur.
Il révélait à l'écran, un personnage de fiction mémorable, sorte de Dandy-Punk dont la mélancolie allait nourrir toutes ses oeuvres ultérieures.
Lauréat d'une caméra d'or à Cannes, 21 ans en arrière, pour son film "Stranger than Paradise", Jim Jarmusch, avait pourtant, quatre ans avant cela, réalisé son vrai premier film, celui qui concluait ses années d'apprentissage à l'école de cinéma de New-York.
Habituellement, il est vrai, la caméra d'or est attribuée à une première oeuvre, or, le cas de Jarmusch suscite l'étonnement, pourquoi a t'on oublié "Permanent Vacation", ce film lointain, qui ne suscitait même pas l'intêret de ses professeurs de l'époque?
Or, parmi la constellation de personnages qui parcourent la filmographie de Jarmusch, celui incarné par Chris Parker dans "Permanent Vacation" est de loin, le plus égaré de tous.
C'est le sentiment premier que l'on a, en visionnant les premières images de ce film. Un adolescent au look punkie, qui erre dans les rues d'un New York méconnaissable, suite à la déroute économique des années 70.
Visiblement, la crise est encore encrée dans les rues, de certains quartiers, et le premier travelling latéral récurrent du cinéma de "Jimmy" est là pour le démontrer.
Sous sa forme la plus famélique et naissante, l'esthétique du cinéaste est déja affirmée.
Dans le chaos, Jarmusch construit un pont entre les années 70 et le désir d'indépendance de la décennie à venir.
Mais au dela de cette analyse sociale, le réalisateur, encore impuissant, affirme son art par la musique.
Musicien en herbe, depuis des années, l'homme aux cheveux d'argent capte les moments ou rien ne se passe, en glissant fièrement quelques compositions personnelles, afin de donner la rythmique à son oeuvre.
Cet écléctique artiste, s'imprègne de son histoire, et en ressort ses meilleurs aspects.
Au fil du scénario, on devine que le désir de Jarmusch est avant tout d'interesser le spectateur à suivre le chemin quasi rédempteur de son personnage.
Perdu entre songes et réalité, il parcourt les rues et les lieux, au rythme de la vie New-Yorkaise.
"Jimmy" impose son style, il fait des plans fixes et des travellings latéraux, son cinéma futur.
Les plans fixes, il les utilisent dès les premières images, captant ainsi, les vas et viens des habitants de "Big Apple".
De ses visites diverses, on retiendra d'Aloysius, son passage au cinéma, purgatoire ou se retrouvent les vestiges de l'echec, pour preuve un film de Nicholas Ray, ex-professeur de Jarmusch (clin d'oeil??) y est diffusé.
Là, le jeune homme écoute sans l'interrompre, un individu dont la blague ne font rire que lui.
La fin semble proche. Déja suspendue, vidée d'artifices et d'effets, sous la forme la plus radicale que l'on ait répertoriée chez Jarmusch, Aloysius s'en va.
Pas en avion, mais en bateau.
Pour signifier le mouvement, une caméra est installée sur le pont d'un ferry, d'ou le réalisateur capte les images de Manhattan s'éloignant, suivi du trajet des mouettes.
Premiers des "loners" de Jarmusch, Aloysius Parker s'évanouit dans l'immensité de l'océan, en préservant l'énigme juvénile qui l'entourait.
Tant de riens, qui jonchent le cinéma d'un réalisateur toujours à la recherche de l'évocation suggérée et fascinante, de l'inconnu et son parcours, initié par des personnages, dont l'âme semble sortir d'eux...
Un premier film concluant, loin d'atteindre ses principaux chef d'oeuvres, mais qui permet d'apprendre à connaître, un homme qui fascinera le public...

Note: 14/20

Comments

[Michael]

Ouais!!!!! vais voir ma cousineuh!!!!!!!!!!!!!!lol ça marche

[Stef]

Je pense que la prochaine session aura lieu du 24 au 27 octobre... ;-)
Tu peux déjà t'organiser ;-)

Youhou! vais voir mon cousin!!! ^^

[Bastien]

Le reste pas vu donc :s @+ frérot :p

[Bastien]

Alors ça commence mal parce que j'ai pas vu celui-là non plus!!!!! :'(

Mais c'est bien que tu commences un cycle Jarmusch parce que moi aussi donc je pourrai laisser des coms à chaque fois ^^ lol

[Michael]

Ben évidemment que je suis d'accord!! Tu me dis quant tu viens, et je suis sur de trouver un moement à te consacrer!
C'est quand tu veux, la balle est dans ton camps lol
Quant à Jarmusch, je vais commencer un cycle sur lui dans mon blog, dans les mois à venir, sa filmo va être parcourue...

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