Angel Heart
Film américain de Alan Parker (1988) Genre : Policier
New-York, 1955. Harry Angel, detective prive, est engage par un etrange client pour definir si un certain Johnny Favourite est mort ou non...Au fur et a mesure que son enquete avance, les temoins sont assassines de facon sauvage. Son client serait-il le Diable en personne ?...
Il existe, dans le monde du cinéma, et fort heureusement, des œuvres cultes.
Des œuvres, qui dans le temps, à travers les époques et dans tous les genres confondus, perdurent et marquent de leur empreinte, le mot septième art.
Que l'on aime ou non, « Angel Heart » fait parti de cette catégorie de film.
Une œuvre clé, précurseur de tout un genre, à savoir le film noir.
Alan Parker, avec ce film, retrouve son thème de prédilection, c'est-à-dire la liberté, la quête du soi, la plongée dans l'inconnu face à l'oubli d'un passé, souvent refoulé.
C'est cette aspiration de chaque homme à vivre libre, qu'exploite le cinéma de Parker, lui offrant ainsi son côté humaniste.
Après son chef d'œuvre « Birdy », le cinéaste change de registre et offre un regard pertinent du polar.
Son enquête, si elle s'inspire d'un roman, n'en est pas moins dénouée d'originalité.
Parker a revu les dialogues et a bien entendu apporté sa touche visuelle à l'ensemble.
Ainsi, la photographie, sublime de beauté plastique, déploie sa magnificence d'un naturel troublant.
Entre couleurs et noirceurs, la caméra virevolte de l'un à l'autre avec une aisance rare.
On reste admiratif devant la scène d'introduction, ou encore devant la séquence des escaliers, ou celle de l'ascenceur.
L'ensemble est diablement beau et froid.
La mise en scène, entre pudeur et noirceur, classicisme et dynamisme sait trouver le bon compromis pour l'œil et ravira, cinéphiles avertis et spectateurs novices.
C'est là aussi que Parker est fort, très fort. Il ne désacralise pas son œuvre, en la laissant abordable pour tous.
Bien sûr le cinéphile y jettera un œil tout autre, en y voyant une profonde recherche de la personne, à l'image de cette enquête policière qui devient plus une quête sur sa propre identité, sa propre existence physique et mentale, au sein d'un univers défini, qu'une simple recherche d'indices, en vue d'aboutir à un résultat et réussir sa mission.
Le cinéphile, peut être aussi, applaudira la technique irréprochable d'un Alan Parker au sommet de sa forme.
Mais le novice, lui, saura trouver en ce film, un excellent divertissement, suffisamment abordable pour plaire ou déplaire, et qui plus est aura le mérite de rester gravé dans les esprits.
Musicalement, c'est très propre. On accompagne, on renforce, mais on ne supplante pas l'image, voilà la politique imposée par les différents thèmes musicaux.
L'ambiance oppressante et glauque est due à l'incursion du film, dans le thème du paranormal, de l'inexpliqué.
Le vaudou, prend la place de l'irrationnel, et on assiste impuissants à un déluge de cruauté visuelle.
Enfin, les interprétations divines de De Niro et Mickey Rourke, ne renforcent que mieux l'impression générale que l'on a après avoir vu cette œuvre.
Pour finir, c'est beau, c'est fort, et surtout culte.
« Angel Heart » est à n'en pas douter, le plus grand film noir des années 80.
Et je ne pense pas mettre ma main au feu, en affirmant qu'il s'agit même de l'uns des meilleurs polars que le cinéma ait pu connaître, et ce grâce notamment, à une fin taillée dans l'amertume, absolument sublime.
Chef d'œuvre absolu, du très grand Parker !
Note: 17/20