Le Pianiste
Film franco-polonais de Roman Polanski (2001) Genre: Drame
Wladyslaw Szpilman, brillant pianiste juif polonais, échappe à la déportation. Contraint de vivre au coeur du ghetto de Varsovie, il en partage les souffrances, les humiliations et les luttes. Il parvient à s'en échapper et à se réfugier dans les ruines de la capitale. Là, un officier allemand va l'aider et lui permettre de survivre.
Aimé ou détesté, telles sont les deux choix sempiternels qui entourent ce film de Polanski, le dernier en date.
Comparé, à juste titre au chef d'oeuvre de Spielberg, "La liste de Schindler", le pianiste n'en demeure pas moins un véritable film humaniste, issu de la pensée d'un homme, fragilisé dans son enfance, par ce scénario tragique de l'histoire du monde.
Je ne répeterais jamais assez ma grande passion pour ce cinéaste, ainsi, il est vrai je ne puis qu'être à moitié objectif lorsque je m'attaque à la critique de l'une de ses oeuvres. Pourtant, si depuis quelques années, Polanski a perdu de sa splendeur d'antant, sa dernière trouvaille est tout de même une oeuvre riche, mais surtout, pour la première fois de sa carrière, quasi autobiographique.
Roman Polanski, comme son nom l'indique, est polonais, ainsi il a assisté durant son enfance à cette triste période de l'histoire, et a vu ses parents, mourir devant lui.
Ainsi, l'idée du pianiste lui taraude l'esprit depuis des années, et lorsqu'il se sent, capable de revenir sur le devant de la scène, il signe ce film magistral, encré d'une profonde intimité.
Le pianiste plonge littéralement le spectateur dans un déluge d'images cruelles, il glace le sang par son réalisme accru, vacillant entre silences, non-dits, et bombardements.
Musicalement, les mélodies classiques au piano, jouées durant l'ensemble du métrage, confèrent à l'oeuvre de Polanski, une âme certaine, et une grande sensibilité.
Le cinéaste dit, lorsqu'on lui parle du pianiste, que c'est un film qui lui a permis de raconter l'histoire d'un autre, à travers un propre vécu, et ainsi affronter ses propres démons intérieurs, même s'il avait toujours refusé, et se l'était promis de ne plus reparler de son triste passé.
La mise en scène, sobre, sans bavures, permet d'apprécier la splendeur du réalisateur. On sent que le film à une âme, et que Polanski revient sur le devant de la scène.
En 2002, il remporte même la palme d'or à Cannes, amplement méritée, pour ce film mais aussi pour la carrière impressionnante, même si elle est inégale, de ce cinéaste hors du commun.
Malgrè une vie personnelle tumultueuse, et une carrière en dents de scie, on peut s'avancer et dire qu'il nous a offert des films forts et inoubliables, et le pianiste en fait irrémédiablement parti.
Note: 5/5