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11 juillet 2005

Le fils

belgique1 Film belge de Jean-Pierre et Luc Dardenne (2002) Genre: Drame

1445491601Qui est ce garçon prénommé Francis ? Pourquoi Olivier, qui a refusé de le prendre dans son atelier de menuiserie, se met-il à le suivre dans les couloirs du centre de formation, dans les rues de la ville, dans son immeuble ? Pourquoi est-il ainsi attiré par lui ? Pourquoi semble-t-il le craindre à ce point ?
Tout juste lauréats de la palme d'or au dernier festival de Cannes avec leur film "L'enfant", les frères Dardenne se sont déjà illustrés avec des oeuvres telles que "Le fils" ou "Rosetta" également vainqueur de la plus haute récompense cannoise en 1999.
"Le fils", raconte l'histoire poignante, troublante et déconcertante mettant en scène deux personnages issus de deux générations différentes.
L'un est ouvrier, triste, divorcé et dont le jeune fils est décédé 5 ans auparavant.
L'autre est un jeune adolescent, dont la vie a déjà été gâchée par un emprisonnement pour meurtre et issu d'une famille en pleine déstruction.
Sur ces thèmes du remord, de la haine et du pardon, les frères Dardenne offrent un regard pudique et intelligent de la vie.
A la fois dérangeant et cruellement beau, ce film est une fresque grandiose, emplie de sentiments riches.
La mise en scène, caméra à l'épaule, favorise les plans séquences et les gros plans, avec maîtrise et recul.
Le tout dans une absence totale de musique, et ce du générique du début au générique de fin.
Entre non-dits, silences et dialogues vide de sens, les cinéastes vacillent entre poésie et intimisme avec une grande habileté.
L'oeuvre des frères Dardenne instaure un climat opressant et déjoue les codes cinématographiques, en imposant un style dénoué d'artifices, dans la plus pure simplicité esthétique.
En fait c'est cette simplicité, proche du réalisme de l'oeil qui fait la qualité première de cette oeuvre.
Les deux réalisateurs n'affichent nulle envie d'apparaître comme des revendicateurs, ils explorent le malaise psychologique au plus profond de l'être humain et tissent du coup un portrait à la fois tendre et tragique de la reconstruction morale.
Le montage est simple, de même que le cadre, parfait, ainsi que la photographie. Tout ici est d'une simplicité évidente.
Pourtant la force du film s'en inspire. L'absence de musique peut dérouter de prime abord, et pourtant, elle prouve que l'intensité, souvent se trouve dans l'image, et non uniquement dans la musique.
En tout cas "Le fils" le prouve. Avec force, conviction, maturité et grande qualité.
Une très belle oeuvre!

Note: 5/5

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