Das Experiment (L'expérience)
Film allemand d'Oliver Hirschbiegel (2001) Genre: Thriller
L'histoire vraie d'une expérience en Allemagne où 20 volontaires furent enfermés pour deux semaines dans une fausse prison, certains jouant les gardiens et d'autres les prisonniers. Une seule règle : ne pas utiliser la violence. Très rapidement, l'expérience va complètement dégénérer....
Première référence cinéphilique qui nous saute à l'oeil, après la vision de ce chef d'oeuvre allemand, "Shock Corridor" de Samuel Füller.
Mais la scène finale, elle, fait penser au carnage de "Violent Cop" de Takeshi Kitano.
Pourtant, ce film, réalisé en allemagne, 4 ans avant "La chute" est une oeuvre, belle et bien unique, et magnifiquement mise en scène.
Je crois qu'il serait impossible de vous énumérer uns à uns, les différents prix que le film a remporter à travers le monde.
Il y'en a beaucoup trop, cependant, tous lui sont totalement mérités.
Le film, outre son interdiction aux moins de 16 ans, pour sa violence, est dangereux sur bien d'autres aspects, notamment sur les nombreuses connotations que l'on peut lui assimiler.
En effet, les différents protagonistes de l'histoire, sont des caricatures évidente du malaise allemand de ces dernières années.
Le néo-nazisme, le fascisme, l'incitation à la violence.
En gros, on a le héro, d'origine turque, qui malmène le méchant, citoyen allemand de race blanche, cheveux blonds et yeux bleux.
Celui-ci, sombre lentement dans la folie, au point que le jeu du début, devienne en fait la réalité.
Il n'y a plus de frontière entre l'un et l'autre, tout n'est devenu qu'un.
Le cinéaste explore le fin fond de l'âme humaine, il en ressort le bon, comme le plus bestial des comportements.
Hirschbiegel s'emploi donc au pire, il fait montre d'un pessimisme sans égal, lorsqu'il fait chavirer les hommes en animaux en cage, assoiffés de sang et de pouvoir.
En cela, le film se situe divinement entre "Battle Royale", pour le côté inhumain, voire ironique, entre "Cube", pour le côté enfermement, et expérience psychologique menée par l'état, et "Schok Corridor" pour la photo, l'état d'esprit, la violence et le degrès de réflexion que cela évoque.
Ce croisement de chefs d'oeuvres, en font un film remarquable, sur le plan scénaristique comme technique. Il relève le défi d'invoquer réflexion et déchainement neurologique.
Le cinéaste a bâti une oeuvre solide, bien ancrée dans le cinéma moderne allemand, et qui risque de dominer le genre pour encore très longtemps.
Alors, la nouvelle vague germanique aurait elle sonnée en la personne d'Hirchbiegel?
Ca se pourrait bien, et on le lui souhaite en applaudissant le travail.
4 ans avant "La chute", le renouveau de l'un des meilleurs cinémas de l'histoire, est sur le point de renaître!!!
Note: 18/20