Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ACTE
ACTE
Publicité
Derniers commentaires
Archives
31 juillet 2005

Rain

Film néo-zélandais de Christine Jeffs (2003) Genre : Drame

rainJaney, jeune adolescente de treize ans, s’ennuie. Ses parents, à la frontière du divorce, vivent une vie étrange. La communication se fait rare dans cette famille, et le petit Jim, jeune petit frère de Janey, n’a comme seule distraction que sa sœur, avec laquelle il tisse des liens très forts.

Pourtant, Janey, souffre d’être déchirée entre l’enfance et la vie adulte, elle veut être comme sa mère, elle veut aimer les hommes, au risque d’en perdre son innocence…

Quelle claque dans la gueule que cette œuvre splendide, un premier film touchant, sincère, émouvant qui vous prend aux tripes, et vous plonge viscéralement dans une heure trente de beauté fatale, de destin cruel, de tragédie juvénile.

La cinéaste néo-zélandaise, sur le chemin de Jane Campion, caresse de son regard de femme, la dure relation sociale, d’une même famille.

Déchirée, frustrée, désunie, voici les clés négatives de cette pseudo famille, qui tente de reconstruire les liens, pendant les vacances d’été.

Dans des décors somptueux, avec une photographie exceptionnelle, Christine Jeffs, dépeint à merveille le paysage familial néo-zélandais, et ce avec une extrême finesse, et un grand sens de l’esthétique.

Avec toute l’habileté et la sensualité féminine, la cinéaste, pour son premier long métrage, met le paquet en terme de sentiments.

Elle appuie là ou ça fait mal, et de plus en plus fort.

L’image se subordonne au son, avec une qualité indescriptible.

En fait, la musique offre son lot de merveille par ses notes minimalistes, doucement amères qui accompagnent le métrage avec pudeur et cruauté.

On est proche du cinéma australien, on touche au cinéma asiatique, et pourtant, on est rien de tout cela. Le cinéma néo-zélandais se fait durement connaître, et pourtant, mon Dieu, il mérite tellement que l’on s’y attarde.

Une œuvre comme celle-ci combien y’en a-t-il par an ? par décennie ? par siècle ?

Pas beaucoup, assurément.

La mise en scène effleure la perfection, avec une approche pudique de la vie de couple. L’enfance et la vie adulte sont traitées de la même manière, comme une sorte de passade interminable, remplie d’incertitudes.

Entre une mère désoeuvrée, éternelle enfant, et Janey, la fille qui rêve de devenir grande, on a tendance à croire que les rôles sont inversés.

Il y’a une foultitude d’images très belles dans ce film, comme la scène ou Janey, demande à un photographe de se déshabiller.

Déjà, on voit ici que les rôles s’inversent, et ensuite, lorsque la jeune fille passe ses mains, innocentes, sur le torse de Cady, le photographe, on devine à quel point la fille est attirée par l’envie d’être plus mature, plus âgée, elle veut être une femme, découvrir l’amour.

La mère, passe son temps à boire, sortir et dormir.

La fille lui donne des leçons, le jeune fils, vient embrasser sa mère en lui demandant de l’amener à la plage. La mère acquiesce, mais n’y fait rien.

La fille s’en va, avec l’amant de sa mère, dans la forêt, prendre des photos, et le père, peu présent, doit être au port, pour pêcher le poisson.

Mais le petit Tim lui, est seul, seul sur la plage.

La mer l’emporte, les vagues le ramènent, mais il est trop tard, quand Janey arrive, la famille se réunit autour du corps sans vie de Tim, le jeune garçon est mort, mort noyé, mais surtout de solitude, d’ennui.

Peut être enfin, Janey, et ses parents, dans la douleur, vont se rendre compte que  la perte d’un être cher, est une leçon de vie, un passage à l’âge adulte, ou les décisions ne se prennent pas sans dangers…

Une œuvre exceptionnelle, à voir absolument !!

Note : 5/5

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité