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31 juillet 2005

Mean Creek

etats_20unis3Film américain de Jacob Aaron Estes (2004) Genre: Comédie dramatique

mean_creek6 adolescents choisissent d’aller faire une petite ballade en barque, sur une rivière, pour fêter l’anniversaire du plus jeune d’entre eux.

Mais quand l’anniversaire devient un règlement de compte, les 6 adolescents vont voir leur amitié déchirée, un accident est si vite arrivé, à présent il faut assumer, que faire ? Comment ? Les 6 amis sont confrontés à un choix crucial, le plus important peut être de leur vie, celle là même qui renferme de précieux secrets, qu’il ne vaut mieux pas dévoiler…

Acclamé par la critique, ce premier film du cinéaste indépendant, Jacob Aaron Estes, est une franche réussite, un film qui vous attrape à la gorge, et qui ne vous lâche plus.

Ca commence par une comédie de mœurs plutôt pas mal, sans être vraiment drôle, le film emporte le spectateur dans une tranche de vie, de ses adolescents, déchirés entre familles recomposées, et décomposées.

L’un d’entre eux, George, est l’archétype même du mal être américain. Obèse, seul, il est un condensé de haine et d’indépendance.

Ce même George, terrorise le jeune Sammy, qui se tourne vers son grand frère Rocky, pour qu’il trouve une solution à cette violence.

Rocky, et son ami Marty, vont alors décider d’entreprendre une sortie, à laquelle George est convié, afin de l’humilier en l’obligeant à se baigner tout nu, puis rentrer chez lui vêtu de son plus simple appareil.

Ce qui devait être une blague idiote d’adolescents qui s’ennuient, tourne au drame, lors d’un jeu d’action vérité. Qui n’a jamais dit que la vérité blesse ???? Le pauvre George en fera les frais.

Attention, ce drame de l’enfance est une réussite, et non une multiple tentative désespérée d’un auteur pas inspiré, sur la cruauté infantile.

Estes, peint un portrait presque expérimental de cette tranche de vie, en plaçant sa caméra avec beaucoup de recul et de pudeur. Les jeunes acteurs, pour la plupart inconnus, s’amusent alors, avec fragilité et innocence, à jouer comme des pros.

Les interprétations sont donc à noter, car elles sont d’une grande finesse et d’une grande maturité.

Dans cette fresque juvénile, le cinéaste glisse des thèmes graves, comme le remord, l’incertitude du lendemain, l’oubli, l’innocence et la mort.

Jamais moraliste, le film cède au drame, lorsque comme des enfants faisant leurs premiers pas, les 5 adolescents se rendent compte que l’un d’entre eux est mort.

Le cinéaste nous rappelle à quel point l’erreur est facile à commettre, il nous rappelle aussi que parfois, il est déjà trop tard pour agir.

En fait, à multiple reprise dans le film, le scénario est réflecteur d’une société américaine, perforée par le doute et l’insouciance.

On est très loin des films de Larry Clark, par exemple, qui sont biens, évidemment mais qui sont plus romanesques que réels, tandis qu’ici, les silences, les non-dits, l’incompréhension, paraissent si vrais, qu’ils en sont troublants et indigestes.

C’est vraiment dans un souci du détail, que le cinéaste instaure son récit. Il se focalise sur la fatalité, beaucoup plus que sur l’acte en lui-même.

En fait, à aucun moment on devine que le jeune George, une fois à l’eau, risque de se noyer.

On imagine davantage un massacre, une tuerie, quelque chose d’horrible. Et pourtant c’est l’inverse qui se passe, d’où la force des regrets qui suivent.

La mort parait poétique, presque belle, ou plutôt sonne comme une solution évidente, à un passé trouble, un avenir incertain, un destin que l’on ne peut éviter…

Une grande œuvre !!

Note : 4/5

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Commentaires
W
Superbe film, dans lequel règne une ambiance à la fois calme et boulversante. Marquant et remarquable.
C
:-)))<br /> <br /> Premier film de ce metteur en scène bouclé en moins d'un mois avec un budget en peau de chagrin. Dans la distribution, uniquement des mineurs d'âge, tous excellents. Le scénario ne doit pas faire plus d'une page, avec pourtant à la clé, un résultat très honnête. Il règne comme un mélange de « Stand by me » et de « Délivrance » dans ce film. « Stand by me » et ses ados en questionnement et en introspection et « Délivrance » avec sa rivière monstrueuse et le sentiment de culpabilité. Un film d'atmosphère, glauque, relativement pessimiste, mais en nuance car il n'offre aucune réponse. Une violence douce, suggérée, presque poétique, dont le propos ressemble comme deux gouttes à « Bully » de Larry Clark, si ce n'est qu'il travaille beaucoup plus en finesse, selon moi. Metteur en scène à suivre impérativement !!! Encore une belle expression du « Teen movie », dans la lignée des « Thirteen » ou autre « Virgin suicide ».
J
J'ai très envie de voir ce film
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