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11 juillet 2005

Breaking the Waves

danemarkFilm danois de Lars Von Trier (1996) Genre: Drame

135253659Au début des années 70, la naïve Bess épouse Jan, un homme d'âge mûr qui travaille sur une plate-forme pétrolière. Lorsque ce dernier, victime d'un accident, reste paralysé, il craint que son épouse ne se prive d'une vie normale. Il parvient alors à la convaincre qu'elle peut l'aider à guérir en se donnant à d'autres hommes...
Présent en ce moment même à Cannes, ou il présente son nouveau film, en compétition, "Manderlay", Lars Von Trier, fondateur du Dogme, avait déja auparavant, fait sa réputation.
En 1996, sort un film remarquable, qui remporte le grand prix du jury, à ce même festival.
Trier, habitué du festival, ressort victorieux en 2000 avec la fameuse palme d'or tant convoitée, pour son chef d'oeuvre, "Dancer in the Dark", mettant en scène la talentueuse chanteuse islandaise, Björk.
Mais pour en revenir à "Breaking the waves", je dirais que le cinéaste y tisse le portrait de deux êtres, enchaînés dans un tourbillon d'amour, dont l'issue fatale ne les conduira qu'à la destruction.
Les thèmes fondateurs de ce long métrages, amour, mort, bohneur, malheur, bien être et folie, s'opposent tout au long de l'histoire.
D'un côté nous avons le personnage de Bess, naïve et fragile, qui perd la virginité à son mariage avec Jan, personnage plus charismatique, qui incarne l'assurance, l'expérience et la force.
La fragilité de Bess, la rend soumise à l'amour très fort qu'elle partage avec son récent époux. Celui-çi doit s'en aller loin, pour travailler sur les plates formes pétrolières.
Bess, fragile donc, se donne à Dieu, elle raconte, à la limite presque de la schizophrénie, ses mésaventures. Ses confessions à double tranchant, lui donnent à la fois les questions et les réponses qu'elle cherche.
C'est l'accident, quasi mortel, de Jan, qui va la conduire dans une profonde folie. Elle plonge son esprit dans celui de son homme, et se rend coupable, de son état.
Ce sentiment de culpabilité, entraîne leur histoire dans un gouffre sordide, dont l'issue, ne pourra être que fatale.
Avec ce film, Trier, pose les données du problème.
Jamais, je n'ai vu film, aussi fort et poignant, sur l'amour tragique de deux êtres. Le cinéaste dépeind à la fois la cruauté du monde, et le sort morbide d'un couple, à la dérive, mais dans un amour des plus profonds.
Le réalisateur danois, focalise son histoire, avec un certain pessimisme de l'amour. Mais en même temps, il déjoue les codes du language cinématographiques, grâce à une mise en scène, fondatrice du futur Dogme, caméra à l'épaule, longs silences, musique peu présente, décors naturels.
La beauté plastique de l'image, confère à l'oeuvre de Trier, un aspect presque aquarelle, une sorte de tableau de peinture, granuleux et sombre.
Le cinéaste, innove une nouvelle fois en construisant son film, sur l'exemple d'un livre. Il sépare son oeuvre en chapitres, qui marquent à chaque fois un nouveau tournant dans la vie du couple.
Le couple justement, au fil des 2h30 du film, s'épanouit, grandit et évolue.
De la perte de la virginité, à la vie à deux en passant par la déchirure et le fameux accident. On dirait une vie entière, déployée en deux heures trentes, magnifiques de sincérité.
Finalement, le film, qui commence par une histoire d'amour, devient vite une lutte pour l'amour, pour éviter la mort, il se transforme en film sombre, presque malsain et pervers, pour préserver encore un peu plus la beauté tragique d'un amour impossible. Une très belle oeuvre!

Note: 5/5

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