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7 juillet 2005

Whisky

uruguayFilm uruguayen de Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll (2004) Genre: Comédie dramatique

160165785Montevideo. Dans leur petite usine de bas et collants, Jacobo et son assistante Marta entretiennent une relation de travail calme et efficace. Mais le retour de son frère Herman, disparu depuis des années, oblige Jacobo à faire passer Marta pour sa femme. Ces 3 presque étrangers vont dès lors jouer le jeu absurde d'une presque famille...
Comme le cinéma brésilien, cubain ou argentin, le cinéma uruguayen, nettement moins connu, joue avec le non-dit.
Il plonge ses personnages dans une sorte d'immensité inconnue, dans laquelle, ils se croisent, se découvrent, se rencontrent.
Rebella et Stoll, deux jeunes cinéastes, signent avec cette oeuvre, leur deuxième long métrage, après "25 Watts", (critique à venir sur ce blog), réalisé en 2001.
"Whisky", fascine par ses silences, par ses longues séquences languinantes, calmes et quasi burlesques.
Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est la mise en scène choisie par les deux cinéastes.
Des plans fixes, tout au long du métrage, comme dans les anciens films muets, qui privilégient les entrées et sorties hors champs.
Les quelques travellings présents, servent à filmer les personnages dans la voiture, lorsqu'ils sont amenés à se déplacer.
Ensuite, la photographie, signée Rebecà Sanchez, est une tuerie en tout point. On frôle la perfection, et l'on se rapproche sensiblement du "Shangai Triad" de Zhang Yimou.
Les couleurs, pour la plupart au ton beige, fade, dénoué de vivacité, interrogent sur le sujet du film.
On est dans une comédie, pas dramatique, mais pas marrante non plus.
Le duo uruguayen, nous gratifie d'une oeuvre à l'humour sombre, noir, incertain, doté d'une sensibilité aigüe, et d'une certaine subtilité.
Comme dans un bon Käurismaki, "L'homme sans passé" par exemple, le côté sordide de l'histoire, lui offre à la fois ce délicat nectar d'humour, mixé avec une bonne dose d'ironie, et d'arrière goût, un tantinet grotesque et burlesque.
Le cinéma de Rebella et Stoll, à l'instar de "25 Watts", se focalise sur la sociologie de leur pays.
Ils se concentrent à faire du cinéma vérité, sur un état de fait, un pays méconnu en amérique du sud, qui vit dans l'ombre de l'immense Argentine, du gigantesque Brésil, et du voisin Chilien.
Finalement, entre amertume et sincerité troublante, l'oeuvre des deux uruguayen, trouve un bon compromis. Elle se situe à la fois dans la comédie douce, et le sujet plus dramatique, de la jalousie familiale.
Le trio d'acteurs, est d'une grande qualité, et joue pour beaucoup dans la réussite inéluctable de ce film OVNI.
Le scénario nous envoie directement dans une histoire originale, qui plonge les personnages dans une sorte de journée sans fin.
Les jours se suivent et se ressemblent, et l'arrivée du frère de Jacobo, va perturber cette monotonie quotidienne.
Finalement, la fin, génialissime, répond à la question que l'on se pose, en revoyant systématiquement les mêmes plans, les mêmes dialogues et les mêmes lieux, c'est à dire, existe t'il le choix inéluctable de tout laisser?? Peut on partir, loin, sans revenir, et vouloir être libre???
Dans une monotionie quotidienne, la réponse est non, mais la fin perturbante, nous enseigne que le désir, est toujours plus fort que la possibilité de faire...
Un grand film, assurément.

Note: 5/5

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Commentaires
M
Je m'éclate lol, je découvre qu'on peut faire plus de trucs avec ce blog, c'est beaucoup mieux, plus de place, moins de prob, plus de possibilités, merci de m'avoir fait connaitre ça
C
Alors, on s'amuse, cousin ?
C
Alors, on s'amuse, cousin ?
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