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11 juillet 2005

L'île

Film sud-coréen de Kim Ki-Duk (2000) Genre: Drame

114537012Responsable d'îlots de pêche, la peu farouche Hee-jin recueille un homme en fuite et désespéré d'avoir tué sa femme. Elle le sauve par 2 fois du suicide, avant de se donner fiévreusement à lui, dévoilant tout le désespoir et la folie qui la hantent elle aussi. Leur amour violent va engendrer un tourbillon de démence, de douleur et de sexe...
Le quatrième long métrage de Kim Ki-Duk, est aussi celui qui a fait de lui, le nouveau maître du cinéma d'auteur coréen, et peut être même du septième art en général.
En effet, il est l'un des premiers films de ce que l'on appelle la nouvelle vague coréenne. Sortit en 2000, il est un remarquable film expérimental, discret, sombre, gentillement violent, mais surtout profondément troublant.
L'histoire, outre son aspect déja malsain, cache un malaise étrange. Elle symbolise parfaitement l'assimilation de l'amour à la mort, vu par l'orient.
Pour le jeune cinéaste coréen, la tragédie de cette histoire deviendra le thème récurrent de ses oeuvres.
En effet, la violence profonde alliée à la cruauté des êtres humains semble devenir un thème que Ki-Duk, reprendra moulte fois, notamment dans "Printemps, été, automne,hiver et...printemps".
Si "l'île" est une oeuvre étrange et bouleversante c'est parce qu'elle sait mettre le doigt là ou ça fait mal.
Le film appuie sur le sentiment de solitude, de redemption, sur le besoin de se retrouver, d'oublier et donc de se reconstruire une vie.
Le suicide est ainsi présent dans le film. Plusieurs fois, et dans une violence extreme, le personnage tente de mettre fin à ses jours. La tentative de suicide, faite avec des hameçons est vraiment choquante, mais en même temps, paradoxalement très belle.
Le mystère est également magnifiquement représenté, à l'instar de Hee Jin, la femme muette inquiétante, qui sait préserver l'instant.
Difficile, en fait, de vraiment décrire ce film. Il est à la fois un drame très profond, ampli d'une cruauté atrocement réelle, et une fresque moraliste sur la remise en question et l'amour tragique d'êtres qui ne savent plus qui ils sont.
L'eau est bien entendu au centre de l'histoire, et rappelle ses précédentes oeuvres, ainsi que celles de Kitano, dont on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Kim Ki-Duk.
La mise en scène, comme à l'accoutumée, est magnifique. Les plans souvent lointains, bougent par l'intermédiaire de travellings lents, qui se font au rythme des vagues.
La photographie aussi est à applaudir. Les images sont belles, et prennent une ampleur considérable lorsqu'elles sont alliées aux douces mélodies du film.
Experimental donc, et surtout novateur, on a l'impression d'assister à un huis clos extérieur, ce qui est, il faut le dire, est assez rare...
Pour finir, "L'île" est un film magnifiquement cruel, discret, impressionnant et incroyable de maîtrise.
Un nouveau cinéaste est né, en même temps que tout un pays....

Note: 5/5

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Commentaires
C
Je suis très mitigé. Bien sûr, ce metteur en scène possède quelque chose. Mais j'ai l'impression qu'il ne maîtrise pas dans ce film les symboles avec lesquels il travaille. Je me sens comme un peu perdu dans cette île.
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