Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ACTE
ACTE
Publicité
Derniers commentaires
Archives
9 juillet 2005

Bread and Roses

angleterreFilm anglais de Ken Loach (2000) Genre: Comédie dramatique

152006767Le coeur gros, Maya a laissé sa mère à Cuernavaca pour passer aux Etats-Unis rejoindre sa soeur Rosa. Celle-ci la fait entrer dans la société de nettoyage où elle travaille et Maya découvre, au sein d'une armée d'immigrés opérant la nuit dans les buildings, la condition lamentable des sans-papiers, condition qu'elle ne peut accepter...
Ken Loach dans toute sa splendeur, nous offre une nouvelle chronique sociale, qui critique librement et justement, le système démocratique et économique américain.
Loach, prouve avec ce film, que la gauche américaine existe bien, mais qu'elle est écrasée par le poid de sa rivale, la droite de Bush.
L'oeuvre du cinéaste anglais, est une nouvelle fois très abile, et maîtrisée. Elle démontre avec force et pertinence, le combat fratricide qui oppose deux politiques différentes au sein d'un même pays.
D'un côté, la richesse, l'économie forte et puissante de Los Angeles, les magnats de la bourse, les avocats et les riches hommes d'affaire, qui tirent vers le haut, la réputation des States. De l'autre, le peuple pauvre, les exploités, les immigrés clandestins, pour la plupart venant du Mexique, dont la frontière est à quelques minutes de la ville, qui subissent, au jour le jour, l'écrasement social de l'état.
Dans cette sordide bataille qui les opposent, un avocat, incarné avec brio par l'excellent Adrien Brody, s'investit pour la cause travailliste, et mène un combat pour le mérite des clandestins.
Une sorte de Mai 68, démarre alors, et les gens sortent dans la rue, revendiquer leurs droits, et demander les mêmes traitements que les gens de la haute société.
Comme à l'accoutumée, Loach écrase littéralement la simple chronique sociale, et se fait carrèment l'avocat du diable dans cette histoire de moeurs américains.
Avec des plans bouleversants, il focalise son point de vue, avec une caméra stratégiquement bien placée.
L'image du peuple d'immigrés, traversant un pont, qui surpasse une route bondée de voitures de luxes, est hallucinante de sens et d'intelligence.
On distingue la frontière qui sépare une même ville, et cela évoque beaucoup de choses.
La photographie, s'en sort divinement bien, sans être la plus remarquée qui soit.
Mais nul besoin d'artifices visuels, le cinéaste fait dans la provocation, dans le film de fiction, proche du documentaire, caméra à l'épaule, par moments, pour cerner au coeur de l'action, les problèmes graves qui règnent.
Musicalement, on alterne entre rythmes latinos, et mélodies simplistes, mais à chaque fois, avec beaucoup de recul et d'imagination.
Pour finir, "Bread and Roses", comme dans un bon Loach habituel, est à voir comme une étude d'une civilisation, un film fort, quasi reportage, qui montre une pléiade de problèmes, sans en apporter les solutions, qui oriente le spectateur vers une réflexion poussée sur la socialité et la politique intérieure.
Une belle oeuvre, sans être non plus le meilleur de Ken Loach.

Note: 4/5

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité