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5 décembre 2005

Nowhere

etats_20unis20Film américain de Gregg Araki (1996) Genre : Comédie dramatique

nowhereVoici un voyage dans la journée de Dark Smith, 18 ans, hanté par la fin du monde et la quête de l'amour pur. Cache-cache sous ecsta, métamorphose, hypnose Télévangéliste, viol, enlèvement par les aliens, le tout propulsé dans la plus barge des party…
Bien avant le dernier « Mysterious Skin » le cinéaste américano-japonais a bâti sa réputation avec des films surprenants, déjantés, à l’image de « Nowhere » ou  « The Doom Generation ».
Des films visuels, avant d’être réellement censés. Des films dont l’esthétisme atteint est une preuve de la maitrise d’un cinéaste pas vraiment médiatisé. Un réalisateur propre, qui travaille à sa manière, dans la discrétion la plus totale, qui est également le scénariste de ses films.
Dans Nowhere, Araki, exprime toute sa déraison, il va puiser au fond de son esprit torturé, afin d’en déceler les ingrédients qu’il inclura dans son œuvre.
Ici, le cinéaste fascine dès les premiers instants, par une ouverture remarquable. La musique est envoûtante, la caméra descend progressivement sur un personnage, qui prend sa douche. L’ambiance paraît entraînante, car le rythme imposé est plutôt lent, et donc, nous emporte quelque part.
Puis, rapidement, le rythme s’accélère. On devine, que ça y’est, on aura affaire à un monde déjanté, atypique, ou la folie n’a plus de limites…
Araki, parle donc de l’adolescence dans son œuvre. A l’instar de « The Doom Generation » il dépeint un portrait relativement pessimiste sur cette adolescence en perdition.
A base de sexe, de drogue, et de décapotables, dans des rues de Los Angeles. Araki montre le quotidien d’une jeunesse désabusée. Comme en témoigne un jeu de cache-cache extazy, en extérieur, ou encore des visions très originales d’un héro en perpétuelle remise en question.
Justement les visions de Dark, sont aussi sombres que son nom.
Il voit un alien, trinquant avec ses amis, lors d’une fête de promo du lycée. Puis, ce même alien, atomise avec son arme à neutron, un trio de filles BCBG, assises sur un banc.
Beaucoup de clins d’œil aux séries des années 90, telles que « Beverly Hills » ou « Alerte à Malibu », avec notamment la présence brève de certains des acteurs de ses séries.
Un comédien râté qui tente de violer une lycéenne naïve et légèrement dépressive.
D’ailleurs, elle fini par s’exploser la cervelle sur les murs de sa chambre.
Son frère shooté à l’extasy, n’est pas moins fou que sa sœur, et son saut vertigineux dans la piscine, manque de le tuer lui aussi.
Dark, reste néanmoins le personnage le plus intéressant. Il est a la fois dans le même état d’esprit que les autres protagonistes, mais aussi, semble plus réfléchi et plus distant sur les situations.
Il se remet sans cesse en cause, et surtout, semble avoir réellement découvert l’amour. Il ne veut plus d’une petite partie de jambes en l’air, et désire une relation stable avec sa copine, très jolie, mais aussi très…comment dire…volage.
Tout le monde sort avec tout le monde ou presque. Et dans ce délire profond, Dark à bien du mal à ce faire une place, et ce n’est pas son « ennamie » un mélange d’ennemi et d’amie, Lucifer, qui viendra le réconforter dans sa solitude déprimante. Entre insultes et indifférence, son cœur balance.
Le plus étonnant donc, dans ce film, hormis l’ambiance déjantée, l’Alien qui joue à cache-cache et qui atomise à coup de neutron les amis de Dark, c’est la mise en scène, et la photographie.
On est sur une autre planète ! Araki ne doit certainement pas manger la même chose que nous, et fait passer Takashi Miike, pour un cinéaste banal et ordinaire.
Sa folie, on la ressent dans l’ambiance d’une part, dans l’extravagance des personnages, bien sur, mais aussi et surtout dans les décors.
La chambre de Dark, donne directement sur Mars, que l’on voit à travers la fenêtre.
Dès fois, on voit la terre aussi, selon ou se trouve, dans telle pièce et avec tel personnage.
Puis les couleurs aussi, vert et rouge. Violet, mauve, blanc, orange, jaune. Je crois qu’il les aura toutes faite, pour montrer les différentes sensations et émotions des personnages.
Vous l’aurez compris, « Nowhere » ne ressemble à rien, ou plutôt à rien d’existant. Araki a mis en scène un rêve éveillé,  dans lequel toutes les pulsions des protagonistes, ressortent à l’écran, comme une longue et infernale descente aux enfers. Mais le tout avec beaucoup de recul et surtout, énormément d’humour. On rigole de cet absurde non ordinaire, tout en restant bouche bée, devant ce nouveau paysage cinématographique...

Note : 17/20

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Commentaires
E
Jamais vu, jamais entendu parler.
C
Connais absolument pas !!! Mais alors pas du tout du tout !!!!
M
DU CUL ! DU CUL ! DU CUL !!<br /> Alors c'est l'histoire d'un groupe de jeunes qui baisent. Beaucoup. Tout le temps. Ha non. Quand ils ont rien de mieux à foutre, ils se shootent à l'ecstasy et se font saigner. Et puis comme le monde se barre en couille, de drôle d'extraterrestres qu'on jureraient sortis tout droit d'un épisode de Power Rangers viennent dire bonjour et exploser la cage thoracique des adolescents. Nous sommes nulle part (le Nowhere du titre), sans point d'ancrage à la réalité, sans destination. <br /> <br /> <br /> Après Totally F***ed Up et Doom Generation, le réalisateur gay branchos boucle sa trilogie de la Jeunesse Apocalyptique. Dans un déluge de trash et d'esthétique léchée underground. Le générique donne le coup d'envoie. Musique planante, lumière blanche. On se croirait au Paradis. Sauf que non, la caméra effectue une descente pour dévoiler en vérité une douche dans laquelle un mec se masturbe frénétiquement pendant que les noms des acteurs flottent un peu partout, comme s'il échappé déjà à toute gravité pour valser sans aucun répère ni logique. Bienvenue dans le néant de cette jeunesse dépravée. Une jeunesse infernale qui semblent condamnée par ses propres pulsions et sa propre identité. Le héros s'appelle Dark Smith, un autre personnage Lucifer... <br /> Le décor immaculé de la douche, si beau et si lyrique sera vite explosé dans notre rétine par les imagines fantasmatiques de Dark. Des rêves érotiques dans des lumières fluo agressives. Le montage s'accélère pour renforcer l'excitation de la masturbation... Mais l'éjaculation n'aura pas lieu. Nowhere est un film sur l'insatisfaction, la frustration. Tout comme le héros aimerait tomber amoureux d'une black qui l'enverra paître. <br /> <br /> <br /> Autour de Dark gravite une multitude de figures anecdotiques motivées par la seule idée de baiser et de s'éclater. Ils vivent tous dans un monde qu'ils ne comprennent pas. Si cette narration déstructurée empêche l'attachement et révèle une certaine vacuité globale du film, elle permet de renforcer l'aspect provoc du métrage en jouant clairement sur un refus des bonnes valeurs. Dès le départ, le personnage principal se sèchera avec une serviette aux couleurs du drapeau américain, d'ailleurs issue de la fin de Doom Generation. Tout un symbole. Si Araki commet l'erreur de ne jamais chercher à justifier les actes de ses figures interchangeables, il place ses pantins après la démonstration. Ses personnages ne viennent pas avant le message, c'est le message qui guide les personnages. En substance, Nowhere rassemble les thèmes chers du réalisateur. Le sexe, l'amour et la mort. Le sexe ? Il est là, cru, bestial. La sexualité des personnages est totalement libérée et Araki se donne un plaisir à détourner certains clichés. La sexualité des héros n'est pas clairement définie, le motard viril aime se faire fesser et le tombeur romantique est un pervers ultra violent. Le sexe peut-il être lié à l'amour ? L'exploration de ses fantasmes n'est-il pas simplement un moyen de se sentir vivant dans un monde complètement déconnecté ? Le sexe est en permanence lié à la mort dans le film. Entre un peroxydé qui se fait arracher les piercings des tétons, un couple libéré où l'homme fait saigner sa meuf par un cunnilingus barbare où encore la fille violée qui finit par se suicider, on se dit que le sexe n'est qu'une manière de se libérer de nos pires pulsions et de tourner le dos aux valeurs intégristes qui régissent le pays. <br /> <br /> <br /> Il suffira de voir l'image pervertie du héros d'Alerte à Malibu (Jaason Simmons dans son propre rôle), beau mec bien sous tous rapport qui se révèle être une brute épaisse. Les personnages du film ont au moins le mérite d'aller au bout de leur délires. Ce sont des extraterrestres, au sens propre (voir le dénouement décapant) qui ne se sentent même pas capable de croire en Dieu. Quand Montgomery disparaît, la croix qu'il porte à son coup est le seul élément à lui qui reste. En quand deux des jeunes se sentent mal face à leur pêché, il ne trouve de réconfort que devant un poste de télévision où un taré leur vend Dieu comme une marchandise avec un Paradis idiot semblable à l'image que s'en font les petits beaufs texans. Dans un monde sans Dieu, la violence a le droit de citée. Quelle soit sexuelle ou bien gratuite (le démontage de gueule à la canette). Quelle solution reste-t-il pour survivre ? La vraie foi de ces jeunes, c'est la drogue. A la place de l'hostie, on prend de l'ecstasy pour communier. La drogue libère et permet de se bâtir son propre monde, au moins pour quelques heures. Nowhere est un film surréaliste qui ne prend finalement pied dans aucune réalité (ce qui grippe finalement pas mal la thèse défendue par Araki sur le monde extérieur. Dommage). Les décors balance entre esthétique métal, kitch (la salle de bain des filles au début) ou encore goth. Un hallucinogène. Araki décrit lui-même son film comme un Beverly Hills sous acide. Creux, mais psychédélique. Il est d'ailleurs à noter que le casting comporte bons nombres d'acteurs alors peu (pas) connu à l'époque qui sont depuis devenu des stars de teens movies idiots : Ryan Philippe, Denise Richards, Heather Graham... Surprenant.<br /> <br /> <br /> Au milieu de cette surenchère de trip nihiliste au possible, que reste-t-il à Dark pour continuer à vivre ? Peut être l'Espoir ? Entre 3 orgasmes et 2 giclées de sang, Dark ne verra-t-il pas le mot Espoir apparaître ? Et si l'Espoir, c'était l'amour ? L'amour réciproque avoué dans la seule séquence calme du film, celle du lit à la fin (qui sera vite salopée par un peu de gore trash) marque-t-il une forme de rédemption et d'apaisement ? Le dénouement ultime, et le cri à la fin du générique auraient plutôt tendance à enfoncer le clou du No Hope. L'amour serait-il le nul part du titre ? Ne nous évoque-t-on pas l'Apocalypse à plusieurs reprises ? La prise de pouvoir des extraterrestres marque-t-il au contraire la prise de pouvoir des marginaux ?<br /> <br /> <br /> Quoiqu'il en soit, Nowhere est un drôle d'objet souvent bancal mais relativement attachant, sa courte durée (à peine 1 heure 15) évitant heureusement l'indigestion. Quelle solution y a-t-il à un monde à la dérive ? D'avantage de dérives encore ? Ou bien fuir ? « «I'm outta here ! », comme dirait le cafard géant de la fin. <br /> <br /> <br /> NOTE : 4/6
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