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29 octobre 2005

Le Septième Continent

autriche1Film autrichien de Michael Haneke (1988) Genre: Drame

le_septi_me_continentTrois ans de la vie de Georg, de sa femme Anna et de leur fille Eva : c'est l'histoire d'une famille, l'histoire d'une réussite professionnelle, l'histoire du prix à payer pour le conformisme, l'histoire d'un aveuglement mental...
Premier film d'un réalisateur alors inconnu, et premier volet d'une trilogie appellée "glaciation émotionnelle" "Le septième continent" est un film froid, glacial, pessimiste, cruel, pervers et sordide.
Pourtant, il est un réel chef d'oeuvre, signé des mains d'un auteur dont la réputation ,n'est aujourd'hui plus à mettre en doute.
Pour sa première oeuvre, Haneke glace le jury de Cannes cette année là. Une maturité et une force ressort de ce bouleversant récit, d'une famille en pleine déshumanisation.
Ce film annonce la récurrence du cinéaste, à savoir la déchéance morale de lêtre humain, à l'intérieur d'une société fabriquée sur mesure.
Dès les premières minutes, le ton est donné, le cadrage est fixe, l'image est dénouée d'artifice. La caméra est plongée dans un quotidien. Un quotidien bourgeois, une famille aisée, de trois personnes, dans une belle maison, ou il ne manque rien.
De ce quotidien, le cinéaste en ressort la monotonie fataliste. Il se penche sur l'ennui, sur la vie d'un être humain, réduit au plus basique des comportements.
En effet, Haneke dénonce le conformisme et le traditionalisme habituel.
Le père de famille, mari protecteur, belle situation, plutôt issu d'une famille bourgeoise.
La bonne mère, aimante, tendre, dévouée, qui travaille aussi, une bonne situation, un commerce avec son frère.
La petite fille modèle, bonne élève, jolie demoiselle, bien habillée, aimée par ses parents.
Quelque chose cloche pourtant dans tout ce bonheur. Le quotidien, la monotonie d'une vie fade et sans saveur, dans une société de consommation.
Les membres de la famille vivent comme monsieur et madame tout le monde. Ils font leurs courses au supermarché du coin, ils vont au boulot, ils mangent, ils dorment, lavent leur voiture, et c'est reparti pour une journée.
Haneke montre à quel point on peut faire une rythmique symbolique entre quotidien ennuyant, et folie psychologique.
Il démontre qu'entre les deux, il n'y a qu'un pas.
L'ennui devient source de remise en question, notre famille veut du piment, rêve d'autre chose.
Mais l'enfermement psychologique, rondement mené par une société moutonale prend le dessus.
En gros, le mécanisme d'auto destruction prend la part belle, dès lors que la famille se rend compte des automatismes de la vie.
La mise en scène du cinéaste autrichien est très forte en ce sens.
Le cadrage en plan fixe, montre davantage les objets, les gestes, des mains, des pieds, que des visages entiers ou des décors.
Ainsi la caméra coupe volontairement le cadre. On voit des objets en gros plan, tenus par exemple par une main. Si le cinéaste ne montre pas de visage, ou très peu, c'est pour focaliser l'attention du spectateur, il l'avertit que cette main, peut être la notre, celle de son voisin, en gros, elle appartient à tous, car, nous sommes tous reliés à cette main.
On voit une caisse de supermarché, avec une main qui tape sur le clavier numérique de celle çi. Ainsi la caissière est rendue robotique. Elle tape des chiffres, correspondants aux articles, mais la communication s'arrête au simple bip de la caisse.
Toute l'impuissance de l'être humain, face à la société, est représentée de manière symbolique par le lavomatic.
La voiture entre dans le lavomatic, puis se laisse guider, pour être nettoyée intégralement par les rouleaux auto-brossants.
La famille se trouve dans le véhicule, mais ne peut rien commander.
Ainsi le film est décomposé en trois parties, correspondant aux trois années de leurs vies, dans le film.
Une première partie, centrée sur le mécanisme machinal de la vie, une seconde sur la réflexion des personnages, le recul face à cette société, et une dernière partie, sombre et triste, dans laquelle la réflexion cède face à l'action. La famille plonge dans la destruction, qui ne verra bien entendu qu'une issue fatale.
Ce premier volet résonne donc comme un cri glacial, un appel au secours, lointain et inaudible.
Un film poignant, intelligent, à la mise en scène froide et triste, qui plonge le spectateur dans un monde sordide, robotisé et d'une grande noirceur.
Un chef d'oeuvre, qui annonce le cinéma d'un auteur remarquable.

Note: 17/20

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Commentaires
C
.....
M
PTDR²²²²²²²²²²²²²²²²²!!!!!!!!!!!!!!! enfoiré!!!! lol tu perds rien pour attendre, ma vengeance sera terrible!!!! mdr!!!!! tu me lâchera plus avec ça n'est ce pas? lol :)
C
T'as décidé de me polluer mon atmosphère en mettant que des films que j'ai pas vu de metteurs en scène que j'adooore ou quoi ? Pfffffff ! C'est quand que tu fais un article sur 8 1/2 de Scola ?
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