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11 octobre 2005

Le Cimetière de la Morale

japon7Film japonais de Kinji Fukasaku (1974) Genre: Polar

bd02316b9d338d24175d512ad2b3427cAu lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la déchéance d'un jeune yakuza en rébellion totale dontre la société qui l'entoure, et même contre les règles établies par ses supérieurs hiérarchiques...
Comment définir Kinji Fukasaku, l'auteur de "Battle Royale"?
Certainement comme un immense cinéaste, l'un des plus grands que le cinéma nippon ait eu a connaitre, mais pourtant, il est resté des années et des années dans l'ombre de Kurosawa, de Mizoguchi, de Ozu ou Suzuki.
La force tranquille du sol nippon a pourtant eu de nombreuses revendications, des années de souffrance, oubliés de tous, comme la fin, tragique qui nous l'a enlever, un soir de Janvier 2003...
Mais de ces années, difficiles il en résulte de multiples chefs d'oeuvres. "Okita le pourfendeur", "guerre des gangs à Okinawa", "combat sans code d'honneur" et "le cimetière de la morale".
C'est sur ce dernier que je vais me pencher.
Résumer un film de Fukasaku san, n'est jamais évident, tant il y'a de messages cachés derrière les images, souvent brutales, que les films imposent au regard.
"Le cimetière de la morale" ne déroge pas à la règle, et s'impose d'emblée comme une solide chronique sur la violence.
Le film prend de l'ascension, il devient un chef d'oeuvre incontestable au fil de sa diffusion.
Les images parlent d'elles mêmes, et le simple film de yakuzas, du début devient dans sa dernière partie une incroyable fresque aux accents métaphysiques, et une solide réflexion sur la mort, le suicide et la déchéance d'un homme, errant, et solitaire, comme la vie elle-même.
Ce qui semble être un polar, doux et amer au début se transforme rapidemment en expérience cinématographique de haut vol, une oeuvre grandiose, sublime, d'une beauté sidérante.
Le cinéaste est marqué par les évenements socio-politiques de son pays, en gros, la récurrence dans ses films est une référence à la défaite du japon à la guerre, et la difficile reconstruction qui s'en est suivi.
Il y'a un personnage magistral dans ce film, c'est celui de Chikéo. Une petite bonne femme tuberculeuse, qui est à la fois le souffre douleur d'Ichikawa, le héro désespéré de ce film, et son refuge, auquel il voue un amour tragico-romantique.
Il y'a un côté Dostoeivski, dans le personnage de Chikéo, car on lit en elle, tout le malheur et l'horreur de la condition humaine, tout en partageant, ironiquement, cette condition.
Fukasaku signe donc un film grandiose, qui vascille entre différents procédés stylistiques. Du Noir et blanc, à la couleur, en passant par le sépia, la mise en scène du cinéaste japonais, est un exemple de l'art qui émane de ce cinéma, et son avance pour l'époque, par rapport à d'autres films.
Entre gros plans, zoomés, façon films d'arts martiaux du début des années 70, et plans fixes, d'une beauté cruelle, le choix semble ne pas se faire.
Entre discours violents, et nons-dits percutants, là encore, Kinji hésite, et finalement choisi de mélanger habilement le tout.
La fin, l'une des meilleures que j'ai pu voir, traduit intégralement le film. Il le ponctue de la plus belle des manières.
Comme un destin qui s'acharne ou qui s'échappe, Ichikawa, dans la souffrance et la douleur, croit en l'immortalité. Rien ne lui fait plus peur, rien ne semble l'atteindre, et dans son épopée funèbre, emporte avec lui, le malheur d'une société et la violence d'un monde endeuillé.
Un film grandiose, violent et désespéré, d'une beauté extraordinaire, qui marquera à tout jamais le septième art, et qui a inspiré bons nombres de cinéastes, tels que Tarantino, Kitano, ou Miike.
La plus belle oeuvre sur les yakuzas, le plus grand chef d'oeuvre du cinéaste, et une excellente façon de découvrir, ou redécouvrir cet homme, Kinji Fukasaku, qui a connu la gloire avec "Battle Royale", à 70 ans, avant de s'éteindre paisiblement, d'un cancer, il y'a presque 2 ans... Tu nous manque "Ken", adieu et merci....

Note: 19/20

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Commentaires
M
Je sais que tu progresses cousin, je sais et je prend bonne note... Ca viendra avec le temps, j'en suis sur lol. Moi aussi je dois encore redoubler d'efforts pour Lynch et Kusturica, donc on est deux dans le même cas mdr!!
C
En ce qui me concerne, ça sera plutôt le cimetière de ma vision. Et pourtant, j'en fait des efforts pour voir des films de Niakwè. J'vais redoubler d'effort cousin ;-)
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