Last life in the Universe
Film thaïlandais de Pen-Ek Ratanaruang (2003) Genre: Drame
Japonais suicidaire installé à Bangkok, Kenji s'enfuit après avoir abattu l'assassin de son frère. Il croise Noi, une jeune prostituée qui, elle, vient de perdre sa soeur dans un accident. Alors que tout les sépare, y compris la barrière de la langue, ces deux êtres déboussolés vont apprendre à se connaître et, peut-être, à s'aimer...
Quatrième long métrage de Ratanaruang, mais deuxième seulement à sortir en France, après l'incroyable et exceptionnel "Monrak Transistor" (plus loin dans le blog), "Last life..." est une oeuvre splendide.
Plus encore que dans son précédent film, le cinéaste thaïlandais parle de la solitude, de la mort, de la différence et de l'amour tragique.
Par contre, dans ce film, l'onirisme et la poésie sont beaucoup plus présent qu'auparavant.
L'oeuvre du réalisateur asiatique, prend ici une ampleur importante, il confronte ses deux personnages à des situations radicalement opposées, et pourtant paradoxalement très proches.
L'un est japonais, ordonné, travailleur, propre, mais timide. Il est plutôt instable, sans vraiment en connaître la raison.
L'autre est thaïlandaise, foncièrement différente, elle vit la nuit, dans un appartement en bordel, plûtot desordonnée dans sa vie, et pas vraiment stable non plus.
Les deux êtres se retrouvent pendant trois jours, sans véritablement se parler.
Leurs langues maternelles sont opposées, et du coup seul l'anglais, semble leur être utile.
Le film est une réelle prise de conscience, une superbe et intelligente leçon de vie.
Comment faire en sorte que deux êtres que tout oppose, s'aiment et se respectent??
Ratanaruang, vascille entre non dits volontaires, et images explicites.
La mise en scène balade, le specateur en le plongeant dans une athmosphère mystérieuse, et calme.
La musique, presque sourde, scintille et titille les oreilles, avec une douce mélancolie, agrémentée de sonorités amères, véritablement remarquables.
La photographie, signée Christopher Doyle (2046, In the mood for love, héro) est resplendissante. Les couleurs sont fabuleuses, et ponctuent le film avec entrain et dynamisme.
Chef d'oeuvre absolu, "Last life...." est un film onirique, un trip expérimental de toute beauté, qui vous transperce en laissant des cicatrices indélébiles.
Plus poussé, plus intelligent encore que "Monrak Transistor" il est l'un des meilleurs films asiatiques de ses dix dernières années, sans l'ombre d'une hésitation...
Note: 5/5