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7 juillet 2005

Le voleur et l'enfant

russieFilm russe de Pavel Tchoukhrai (1997) Genre : Drame

le_voleur_et_l_enfantURSS, années 50. Sania, 6 ans, vit avec sa mère Katia, jeune veuve de guerre. Celle-ci s'éprend de Tolian, un voleur. Sania se met à aimer cette figure de père qui lui a tant manquée. Mais Tolian échoue en prison. Katia décède un peu plus tard. Quand Tolian sort, au bout de 7 ans, il ne reconnaît pas l'orphelin, qui décide de se venger...
Drame par excellence, ce film de Pavel Tchoukhrai, nous plonge viscéralement, dans une quête infantile. Un film sur l'enfance, ou plutôt sur le passage à l'âge adulte.
Ce film est un morceau de vie, un délicat moment pris dans une vie d'enfant, qui nous montre à quel point, la cruauté du monde, peut faire changer la tournure de tout un destin.
Tchoukhrai, place sa caméra, au cœur d'une URSS fragile d'après guerre.
Les soldats errent encore dans les rues, la population, vit avec l'inflation, et le doute.
Dans cette société déclinée, vit une famille recomposée. Comme beaucoup d'autres familles d'ailleurs, dont la guerre à séparé les cœurs.
Katia, femme de soldat, vit seule, depuis que son mari a été porté disparu. Son jeune fils, ne se remet pas de la disparition de ce père, qui finalement lui manque, même si cela n'est pas explicitement raconté dans le film.
Ce jeune inconnu, rencontré dans un train, et qui se dit soldat, comme l'uniforme le prouve, va bouleverser le quotidien de Katia.
Il représente l'image de ce père absent. Il représente aussi l'autorité, le courage et la force. Il va tenter d'inculquer les bases de la vie d'homme à Sania, déchiré entre l'amour pour un père, et la méfiance envers un inconnu.
Le film de Tchoukhrai frappe juste, il sensibilise le spectateur, avec son scénario délicat et dur.
La mise en scène reste sobre, pas de révolution dans le cadrage, encore moins dans la photographie, mais après tout, cela était-ce vraiment utile ??
Toute la force du film se dégage de part son scénario accrocheur et ses interprétations, partagées entre innocence, et réalisme.
Musicalement, impossible de dire qu'il s'agit de la plus belle composition pour un film, mais cependant, elle accompagne son déroulement, du début à la fin, avec la même intensité, et la même percussion.
En fait, c'est vraiment un film, fait pour que l'on s'attarde sur son histoire, et non sur sa technique.
Mais, même si son classicisme semble avéré, on peut néanmoins remarqué une certaine pudeur dans la mise en scène.
Rien n'est vraiment critiqué, rien n'est prétexte à une dénonciation quelconque, tout est sobre et vient d'une vision personnelle, d'un auteur inspiré.
Quelques images fortes, sont impressionnantes en matière d'intensité dramatique.
Je pense notamment à la scène ou Sania, court après le camion qui transporte Tolian en prison. Dans cette séquence, le jeune garçon crie éperdument « papa », dans un silence de mort.
On sent que le jeune homme est déchiré entre l'amour récent qu'il éprouve pour ce père de substitution, et l'amour éternel qu'il aura pour son vrai père, disparu.
Cette confusion du mot « papa » on ne sait finalement pas à qui elle s'adresse vraiment, et là se trouve la clé de réussite de toute cette œuvre.
Lorsque Sania a grandit, qu'il s'échappe du refuge dans lequel il a séjourné après le décès de sa mère, son objectif est de retrouvé Tolian.
Les années ont passées, et le visage de l'homme, qui erre dans la rue à présent, à vieilli légèrement, mais surtout, à été ravagé par l'alcool.
Cependant, Sania le reconnaît, ce qui n'est pas le cas de Tolian, l'enfant est anéanti, Tolian est indifférent, je vous laisse imaginer la suite...
Très belle œuvre...

Note: 5/5

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